Smartphones dès 11 ans, réseaux sociaux dès 7 ans, des heures passées devant les écrans, souvent sans adulte à côté… On peut se le dire franchement : parfois, on est un peu largués.

Mais pas de panique. Cet article est là pour t’aider à y voir plus clair. Pas pour culpabiliser, mais pour comprendre ce qui se joue vraiment. Parce que face à un monde numérique qui évolue à toute vitesse, ce qu’il faut, ce n’est pas contrôler, mais accompagner.

Le grand écart entre perception et réalité

Tu penses savoir combien de temps ton ado passe sur son téléphone ? Les chiffres disent autre chose :

• Les 11-14 ans y passent en moyenne 3h07 par jour

• Les 15-17 ans montent à 4h43 en semaine et les parents estiment… 3h58

Résultat : on pense savoir, mais on sous-estime systématiquement. Et ce décalage complique le dialogue.

Mais ce n’est pas tout :

• 65 % des 7-10 ans utilisent un smartphone sans adulte à côté

• Chez les 11-14 ans, c’est 93 %

Ils sont donc seuls avec leur écran. Longtemps. Et souvent sur des applications que nous connaissons mal.

Réseaux sociaux : bien plus présents qu’on ne le croit

On pense que les réseaux, c’est pour les ados ? Raté. Les plus jeunes y sont aussi :

• 82 % des enfants de 7 à 17 ans utilisent au moins un réseau social

• 63 % des 7-10 ans sont déjà connectés (alors que les parents l’estiment à 49 %)

Et pendant ce temps, WhatsApp, utilisé dans quasiment toutes les classes dès la 6e, n’est même pas cité par la majorité des parents interrogés.

Contrôle parental : un outil sous-utilisé (ou mal utilisé)

Devant ces usages massifs, on pourrait croire que les outils de contrôle sont la norme. Mais non :

• Seuls 23 % des parents utilisent le contrôle parental (en baisse de 8 points par rapport à 2021)

• Il est plus souvent utilisé chez les 11-14 ans (32 %) que chez les 7-10 ans (24 %)… ce qui semble contre-intuitif

Et un chiffre encore plus surprenant :

• 32 % des parents déclarent utiliser des logiciels d’espionnage pour surveiller l’activité numérique de leur enfant

On veut surveiller, parfois en cachette… mais sans forcément dialoguer. Résultat ?

• 52 % des parents disent parler des bonnes pratiques numériques avec leurs enfants

• Mais seulement 39 % des enfants disent que c’est vrai

Autrement dit : on croit qu’on parle… mais ils ne nous entendent pas.

Alors, que faire ?

Pas besoin d’être expert du numérique. Ce qui compte, c’est :

1. S’intéresser sincèrement

Demande-lui ce qu’il regarde, qui il suit, ce qu’il aime. Même si tu n’aimes pas. Même si tu ne comprends pas. Il te parlera, si tu écoutes sans juger.

2. Ouvrir le dialogue sur les contenus

Arrêtons de focaliser uniquement sur la durée d’écran. Ce qui compte, c’est ce qu’il consomme. De quoi parle cette vidéo ? Cet influenceur? Qu’est-ce que ça lui fait ressentir ?

3. Fixer des repères, pas des règles figées

Le contrôle parental, c’est utile. Mais ce n’est pas suffisant. Poser un cadre, c’est mieux quand c’est fait avec lui, et pas contre lui.

4. Montrer l’exemple

On ne peut pas exiger la modération quand on est nous-mêmes scotchés à notre téléphone au dîner ou devant la télé. Débrancher ensemble, c’est plus fort qu’imposer.

5. Faire équipe, pas la police

Et si on arrêtait l’espionnage numérique ? Mieux vaut instaurer la confiance que traquer les messages en cachette.

Un bon repère : ton enfant te montre-t-il spontanément ce qu’il regarde ? Si oui, tu as déjà gagné beaucoup.

Ce que l’on retient

✔️ Les enfants sont seuls, longtemps, sur les écrans, souvent sans cadre

✔️ Les parents sous-estiment leurs usages et surévaluent leur propre vigilance

✔️ Le vrai levier, c’est le lien, pas le contrôle

✔️ La prévention passe par l’écoute, la discussion, la co-construction

Et surtout :

Un enfant qui se sent écouté, respecté, reconnu… parlera. Même du numérique. Même de ce qu’il cache. Encore faut-il créer cet espace.

Pas besoin d’être parfait. Juste d’être présent.