Survivre au mois de juin quand on est parent : conseils pour réduire la charge mentale

Et si on parlait de ce mois qu’on redoute tous… sans oser le dire ?

Juin. Ce mois fourre-tout, hybride, trop plein. Celui où ton agenda déborde, où les alertes WhatsApp de la classe te réveillent la nuit, où tu ne sais plus si tu dois imprimer une autorisation, coudre un déguisement ou penser au pique-nique de demain. Ce mois où tu cours. Tout le temps. Sans pause. Sans fin.

Le mois de juin, pour les parents, ce n’est pas juste la fin de l’année scolaire. C’est le pic de la charge mentale. Et c’est devenu une norme invisible. Acceptée. Banalisée.

Cet article propose un décryptage de cette surcharge annuelle, ses mécanismes, ses conséquences et surtout des pistes concrètes pour la traverser sans t’oublier.

Spoiler : tu as le droit d’en faire moins.

Le mois de juin, ou l’épuisement organisé

Une surcharge invisible mais massive

Il suffit d’un rapide coup d’œil à un agenda de parent pour comprendre. En juin, tout s’accumule :

  • Les incontournables scolaires : spectacles, sorties, kermesse, rendez-vous de fin d’année, bulletins, cadeaux des enseignant·es

  • Les échéances extra-scolaires : démonstrations sportives, galas, compétitions, fêtes d’activités

  • Les urgences logistiques : valises à anticiper, certificats médicaux à renouveler, inscriptions à valider

  • Les impératifs professionnels : bilans annuels, événements de boîte, dernières bouclages avant juillet

  • Et la pression silencieuse de “bien finir” l’année, comme si tout devait être clos, rangé, stabilisé.

Tu jongles. Tu superposes. Tu absorbes. Jusqu’à t’oublier.

La charge mentale, ce fardeau qu’on ne voit pas

Ce qui rend cette période si difficile, ce n’est pas que les choses à faire. C’est le fait de devoir tout prévoir, tout penser, tout anticiper.

Penser aux affaires de sport. Penser à amener un gâteau pour l’anniversaire de Chloé. Penser à qui garde qui. Penser à cocher des cases. Penser à ne rien oublier.

Et surtout, penser pour tout le monde.

La charge mentale, c’est ça : le travail invisible de coordination. Ce que personne ne voit, mais qui t’épuise de l’intérieur.

Le piège du mois de juin : quand tout devient “important”

Ce qui rend juin si difficile, c’est la manière dont tout semble prioritaire.

Et quand tout est important, tu n’as plus de hiérarchie. Plus de marge. Plus de place pour respirer.

Un gâteau oublié pour la kermesse peut devenir une crise. Une absence à un spectacle, une blessure affective. Une inscription en retard, un drame logistique.

Cette pression diffuse pousse de nombreux parents à entrer dans une spirale de perfection, au détriment de leur santé mentale.

“Je veux être là. Je veux faire plaisir. Je veux être à la hauteur. Mais je n’en peux plus.”

Faire autrement : repenser ses choix (sans culpabiliser)

1. Tout n’est pas prioritaire (même si ça y ressemble)

Il est temps de te poser une vraie question :
Qu’est-ce que je peux laisser tomber cette année ?

Exemples :

  • Ne pas faire de gâteau maison, mais en acheter un.

  • Dire non au stand de pêche à la ligne.

  • Ne pas assister au spectacle du mercredi si tu es déjà allé à celui du vendredi.

Dire non à certaines sollicitations, ce n’est pas être “moins bon parent”. C’est s’écouter et se protéger.

2. Dire non, vraiment

Le mot-clé, c’est : poser ses limites. Pas pour être à contre-courant. Mais pour être présent aux choses qui comptent.

“Cette année, je ne tiendrai pas le stand.”
“Je ne pourrai pas venir à la réunion de classe.”
“Je suis désolé·e, mais je ne peux pas prendre ce rendez-vous avant juillet.”

Pas d’explication interminable. Pas de justification. Juste une décision assumée.

Organiser le chaos (plutôt que le subir)

1. Externaliser ce qui encombre la tête

Une des premières choses à faire pour alléger la charge mentale : tout sortir de ta tête.

  • Liste toutes les échéances (scolaires, extra, pro)

  • Rassemble-les dans un tableau visuel ou numérique (Google Calendar, Trello)

  • Implique les enfants : qu’ils voient ce qu’il se passe

Tu n’es pas une secrétaire de famille. Tu es un·e membre de l’équipe.

2. Répartir (réellement) les rôles

Souvent, un parent centralise tout. Les infos, les relances, les papiers, les inscriptions. Et ça ne tient plus.

Mets les autres à contribution. Et laisse faire.

Même si ce n’est pas parfait. Même si ce n’est pas comme toi.

Déléguer, ce n’est pas contrôler à distance. C’est faire confiance.

Anticiper sans s’épuiser

Oui, anticiper peut être salvateur… à condition que cela ne devienne pas un excès de zèle.

1. Les essentiels de survie logistique

  • Prépare un stock de petits cadeaux génériques pour les anniversaires

  • Imprime les formulaires en série (et garde des photocopies vierges)

  • Investis dans un tampon encreur pour les vêtements de colo

  • Réserve les créneaux médicaux dès maintenant (même pour septembre)

2. Simplifier au lieu d’optimiser

Et si tu te donnais le droit de faire simple ?

  • Une valise basique au lieu d’une liste Excel

  • Un pique-nique pain-fromage plutôt qu’un bento Instagrammable

  • Un mot dans le cahier plutôt qu’un e-mail formaté

Simplifier, ce n’est pas faire moins bien. C’est faire respirer.

Les enfants dans tout ça ?

Quand ce sont des petits

Pour les enfants de primaire, juin est un mois excitant : fêtes, surprises, sorties. Mais leur excitation génère du désordre.

Plus d’objets à gérer. Plus d’affaires à retrouver. Plus de rendez-vous à caser.

L’enjeu ? Préserver un cadre rassurant, tout en acceptant le rythme soutenu.

Astuces simples :

  • Un tableau hebdo d’activités avec des pictos

  • Une “boîte de transition” où l’enfant met ses objets qui bougent entre école et maison

  • Une routine stable matin et soir, même si les journées sont décousues

Quand ce sont des ados

Avec les ados, le mois de juin rime avec examens, résultats, orientation… et un cocktail d’émotions difficile à décrypter.

“Je gère, t’inquiète.” (traduction : je suis en stress total mais je ne veux pas le montrer)

Ton rôle ? Être un point d’ancrage. Un appui sans pression.

  • Ne pas exiger la perfection.

  • Ne pas multiplier les relances.

  • Créer des respirations : un film, une balade, un repas sans questions.

Et toi dans tout ça ?

La charge mentale de juin, c’est aussi un test de ta propre écoute.

Est-ce que tu t’autorises à :

  • Dire non ?

  • Ne pas être partout ?

  • T’arrêter un soir pour ne rien faire ?

  • Prioriser ton sommeil sur une soirée entre collègue?

Ce que les enfants retiendront, ce n’est pas si tu étais au goûter du CE1.
C’est si tu étais là, disponible, bienveillant·e, capable de les entendre.

Ce qu’on peut retenir

Le mois de juin concentre les charges mentales parentales
Tout faire n’est ni possible, ni souhaitable
Prioriser, c’est aussi éduquer
Organiser, c’est aussi se libérer
Se ménager, c’est un acte de soin
Être un·e bon·ne parent en juin, ce n’est pas tout assurer
C’est garder le lien, malgré le chaos

Tu fais déjà assez

Tu n’as rien à prouver.

Ton enfant n’a pas besoin d’un parent parfait. Il a besoin d’un adulte présent, attentif, qui s’écoute aussi. Même (et surtout) en juin.

Alors cette année, au lieu de t’épuiser à tout faire, choisis ce qui compte. Et tiens bon.

 

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