Sortir des clichés pour mieux les accompagner

On les dit accros aux écrans, scotchés à TikTok, incapables de se déconnecter. On les accuse d’être individualistes, paresseux, voire insolents. Pourtant, les chiffres racontent une autre histoire.

Et si nos ados étaient en réalité plus lucides, plus responsables, et plus conscients des risques que nous l’imaginons ?

Les ados ne sont pas dupes : ils connaissent les dangers des réseaux sociaux

76 % accepteraient de supprimer un réseau social s’il les rend anxieux.
Oui, vous avez bien lu : eux-mêmes souhaitent renoncer aux réseaux sociaux?

Bien sûr, ils utilisent massivement les plateformes mais ils savent aussi que ces outils ne leur veulent pas toujours du bien.

La pression sociale, un vrai piège

Si nos ados restent connectés, ce n’est pas uniquement par dépendance. C’est aussi par peur d’être exclus.
Un témoignage revient souvent : « J’aimerais arrêter, mais si je suis le seul à quitter TikTok, je serai mis à l’écart. »

Beaucoup aimeraient limiter leur usage, mais la pression du groupe les empêche de franchir le pas.

Ce paradoxe est au cœur du problème :

  • Être présent sur les réseaux peut exposer au cyberharcèlement.

  • Mais ne pas y être peut aussi devenir une source d’exclusion.

Ce que disent vraiment les chiffres

  • 54 % des adolescents accepteraient d’être limités à une heure d’écran par jour.

  • 70 % seraient prêts à renoncer aux réseaux sociaux après 21h.

  • L’âge moyen du premier smartphone est de 9 ans et 9 mois.

  • Et déjà 75 % des enfants de moins de 13 ans utilisent au moins un réseau social régulièrement.

Ces données montrent une contradiction frappante : les ados ne sont pas inconscients, mais ils évoluent dans un environnement qui les pousse constamment à l’excès et les recherches en neurosciences nous montrent que c’est normal. Leur cerveau ne sera développé qu’à 25 ans et l’auto-régulation est difficile.

Et nous, parents, dans tout ça ?

Soyons honnêtes : nous ne sommes pas toujours exemplaires. La vérité, c’est que nous sommes, nous aussi, happés par les notifications, les messageries, les mails. Et nos enfants le voient. Ils nous rappellent à l’ordre.

Quand nous sommes scotchés à nos écrans, nos enfants perdent des repères émotionnels. Ils grandissent dans un environnement où l’expression des émotions est brouillée.

Des règles simples pour reprendre le contrôle

Voici quelques pratiques concrètes, testées par des parents comme vous :

  • Pas de double écran : si on regarde un film, on range le téléphone.

  • Un jour sans smartphone : par exemple le dimanche, pour toute la famille.

  • Pas de portable à table ni dans les chambres : pour préserver les moments de lien.

  • Transparence : comparer ensemble les temps d’écran chaque semaine.

  • Parler des difficultés : reconnaître que, nous aussi, nous luttons.

Ces règles ne sont pas parfaites, mais elles recréent un cadre clair et crédible.

Ce que l’on retient

✔️ Nos ados ne sont pas inconscients : ils demandent eux-mêmes plus de régulation.
✔️ Leur difficulté n’est pas tant l’addiction que la pression sociale.
✔️ Ils sont prêts à des efforts (limiter le temps, accepter un couvre-feu numérique).
✔️ Le vrai défi, c’est que nous, parents, montrions l’exemple.

Nos ados n’ont pas besoin qu’on les stigmatise.

Ils ont besoin qu’on les écoute, qu’on dialogue, et qu’on avance avec eux.

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