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En 2014, l’assemblée générale des Nations Unies proclamait le 15 juillet comme « journée mondiale des compétences des jeunes ». Cette journée a pour but de « célébrer l’importance stratégique de la transmission aux jeunes des compétences nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat ». Un sujet qui fait particulièrement écho quand on connait l’impact de la pandémie sur les jeunes.

Que ce soit avec la fermeture des écoles ou l’apprentissage à distance, les écoliers, collégiens, lycéens et étudiants ont été fortement impactés par la situation sanitaire. Nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour évaluer l’impact en terme d’acquisition des compétences nécessaires à leur insertion sur le marché du travail. Ce que l’on sait, c’est que le nombre de jeunes actuellement non scolarisés, sans emploi ni formation (NEET) augmente depuis plusieurs années à travers le monde (259 millions en 2016 et 273 millions en 2021). 

Est-ce étonnant quand on voit la vitesse avec laquelle notre monde se transforme, évolue, se numérise ? Ce qui est sûr, c’est que notre système éducatif ne se transforme pas assez rapidement et que cela pèse sur l’acquisition des compétences de nos jeunes et notamment les compétences identifiées comme étant nécessaires pour évoluer dans un monde en profonde mutation, à savoir les compétences numériques et les compétences socio-comportementales (Soft Skills).

Pour Andreas Schleicher, directeur de la Direction de l’Éducation de l’OCDE : « l’éducation ne consiste plus seulement à enseigner quelque chose aux étudiants ; il est plus important de leur apprendre à développer une boussole fiable et les outils de navigation pour trouver leur propre voie dans un monde de plus en plus complexe, volatil et incertain ».

Ces outils de navigation, ce sont les Soft Skills !

Les compétences d’aujourd’hui ne sont pas suffisantes pour s’adapter au monde de demain.

Dès 2018, les gouvernements du monde entier se sont engagés en faveur d’une vision « Education 2030 » impliquant de nombreux changement pour nos systèmes d’éducation.

En effet, le rapport de l’OCDE « L’avenir de l’éducation et des compétences 2030 » a souligné l’importance croissante des compétences non techniques dans l’éducation en raison de tendances telles que la mondialisation, les progrès rapides de la technologie et de l’intelligence artificielle, qui exigent des futurs travailleurs une adaptation permanente. Ce rapport indique que « pour rester compétitifs, les travailleurs devront continuellement acquérir de nouvelles compétences, ce qui nécessite de la flexibilité, une attitude positive envers l’apprentissage tout au long de la vie et de la curiosité ».

Cela signifie que le système éducatif doit dorénavant préparer les nouveaux apprenants pour des emplois qui n’existent pas. Car oui, on le sait, 65% des écoliers exerceront des métiers qui n’existent pas encore.

Ce constat a enfin été repris par le conseil scientifique de l’Education nationale suite au Grenelle de l’éducation qui s’est tenu en décembre 2020 : « Si lire, écrire et compter constituent les compétences clés devant être apportées par l’institution et les professeurs, d’autres compétences sont désormais également exigées et renforcent l’acquisition des compétences cognitives avancées telles que l’esprit critique, les nouvelles aptitudes comportementales et sociales ».

Cependant, la dernière enquête PISA montre que la France se situe systématiquement au dernier rang concernant le développement des Soft Skills:

 

  • Confiance en ses capacités : 62ème sur 65
  • Anxiété : 62ème sur 65
  • Contrôle perçu de la réussite : 58ème sur 65
  • Ouverture à la résolution des problèmes : 53ème sur 65
  • Collaboration : 49ème sur 60

Autant de compétences indispensables pour naviguer dans notre monde en pleine mutation.

Il faut donc de manière urgente renforcer l’acquisition de ces fameuses Soft Skills (compétences socio-comportementales) afin d’accompagner les jeunes dans la réussite scolaire et l’insertion professionnelle.

Les compétences incontournables du 21ème siècle : les Soft Skills !

Le concept de « Soft Skills » est apparu en 1960 avec l’école de Palo Alto (Stanford). Souvent difficile à traduire en Français, les Soft Skills sont ces compétences personnelles et relationnelles qui ne relèvent ni de la connaissance, ni des savoir-faire. Elles touchent les dimensions comportementale (autonomie…), cognitive (pensée critique …), émotionnelle (ressenti…), psychologique (résilience…), relationnelle (collaboration…) et réflexive (connaissance de soi …).

Les recherches récentes montrent que l’apprentissage des compétences socio-comportementales engendre un triple bénéfice.

Tout d’abord, de nombreuses études scientifiques montrent que le développement des Soft Skills renforce le développement des compétences académiques et donc la réussite scolaire. Carol Dweck a notamment travaillé sur la psychologie de la réussite. Ces travaux ont montré que lorsque vous avez un état d’esprit de développement (persévérer, relever des défis, apprendre de ses erreurs, etc.), vous avez de meilleurs résultats scolaires.

Cependant, en France, les élèves ont tendance à penser par exemple que leurs résultats en mathématiques ne dépendent que d’eux-mêmes : on est doué ou on ne l’est pas. Cet état d’esprit pénalise certains dans la réussite scolaire. Au Canada, un programme visant à développer un état d’esprit progressiste chez les enfants de 8-9 ans a montré des résultats scolaires 20% plus élevés que pour ceux n’ayant pas bénéficié du programme.

Ensuite, les lauréats du prix Nobel Heckman et Kautz (2012) ont fourni la démonstration de l’impact positif de l’apprentissage des Soft Skills sur la réussite professionnelle, le niveau des emplois et le niveau de salaire. Dans leur analyse du programme Perry Preschool Soft Skills, ils ont découvert comment les traits de personnalité peuvent être modifiés grâce au développement des Soft Skills, de manière à produire des résultats bénéfiques pour la vie.

Enfin, le développement des Soft Skills impact de manière positive les individus dans leur épanouissement quotidien. En cultivant des compétences tel que la résilience, la gestion des émotions ou encore la confiance en soi, le niveau de bien-être augmente.

Quand on connait ce triple bénéfice, mis en lumière auprès du grand public dès 2014 par Paul Tough, dans son livre « Comment les enfants réussissent », on se demande ce que l’on attend pour intégrer le développement des Soft Skills dans le quotidien de nos enfants.

Cultiver les Soft Skills de nos enfants : une urgence !

Vous l’avez compris, au 21e siècle, les Soft Skills sont un différenciateur majeur, une condition sine qua non pour la réussite scolaire, l’employabilité et l’épanouissement dans la vie mais aussi pour le mieux vivre ensemble. Le prix Nobel James Heckman affirme que « les compétences non techniques prédisent le succès dans la vie et que les programmes qui améliorent les compétences non techniques ont une place importante dans un portefeuille efficace de politiques publiques »

Aujourd’hui, les employeurs sont de plus en plus attentifs à ces Soft Skills en plus des qualifications purement professionnelles. Elles rendent les personnes qui les ont développées extrêmement précieuses et recherchées par les entreprises. Les Soft Skills deviennent les qualités souhaitables au-delà des diplômes.

Dans leur livre « Le réflexe soft skills, les compétences des leaders de demain » les co-auteurs Jérôme Hoarau et Julien Bouret expliquent que « tout le monde a toutes les graines en potentiel, mais elles ont été plus ou moins arrosées en fonction du contexte social, familial, économique ».

Afin de les arroser, les compétences socio-comportementales doivent devenir une priorité́ dans les politiques éducatives et être reconnues dans tous les domaines. Un rapport du conseil scientifique de l’Education nationale sur le sujet ne suffit pas. Les enseignants doivent être soutenus et équipés. Mais au-delà de l’école, chacun d’entre nous, que nous ayons un rôle d’éducateur ou de parents, nous devons agir pour que nos jeunes aient confiance en eux, en leurs capacités et soient armés pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux du 21ème siècle !

Solenne Bocquillon-Le Goaziou

Fondatrice de l’application Soft Kids qui cultive les Soft Skills des enfants dès 6 ans.

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